Société: t’as le look coco(splay) !

   
Voici un des paradoxes du Japon moderne : des traditions ancestrales qui se cognent à la vie d’aujourd’hui, toujours plus rapide, toujours plus pressante… et les effets s’observent dès la première minute passée dans la ville.
Imaginez : vous sortez de votre hôtel/chambre d’hôte/de l’appartement qu’on vous a prêté, bien décidé à en découdre avec Tokyo. A la première seconde, vous assistez à un réel spectacle. Tout est pareil mais tout est différent. Les attitudes, le rythme, la façon de marcher, de sourire, de se regarder et … les looks. Pas de sentiment d’insécurité, d’abord une sensation de douceur…Et bam ! voilà que vous vous cognez à une forme de chat rose bonbon perché sur des plateform shoes et bardé d’accessoires colorés et enfantins.
Statistiquement, même sans aller au cœur du quartier à Harajuku où les « cosplayers » (du mouvement cosplay, de « costume » et de « play », se réunissent le dimanche (et où c’est une vraie démonstration), vous apercevrez forcément un de ces spécimens à la seconde où vous approcherez ne serait-ce que d’une zone commerciale. A Tokyo, on se look pour aller faire du shopping !
Et si les personnages franchement déguisés ne représentent pas 100% de la population, indeed, il y a quand même un bon nombre de jeunes gens aux looks ultra poussés.
 
 

Pas de travail, ils habitent encore chez leurs parents, ils ont des sous et rêvent de gloire… Une économie en berne, une pression constante et le poids des traditions ancestrales qui exigent un protocole ne serait-ce que pour se dire bonjour ont eu raison de la discrétion de certains. Ceux-là semblent se protéger de la pression sociale sous jacente par une extravagance démesurée ou par un personnage qu’ils se créent qui leur apporte la reconnaissance du groupe…et les maintient dans l’illusion d’un monde de Bisounours ! Personnages de mangas connus ou de leur cru, de nombreux reportages l’ont montrés : ils mettent des sommes folles dans leurs costumes. Et parfois malgré le malaise que l’on peut ressentir devant l’évidente expression d’un malaise national profond, c’est à bon escient : ils participent à des festivals et des concours. Si c’est un loisir et non une échappatoire illusoire, ma foi, mon âme d’enfant et moi sommes très pour ! Après tout, il y a bien des gens qui font du tunning au détriment de leur vie de famille, hein…

 
  Scènes de vie quotidienne à Tokyo...